Ça y est, la troisième poutre est terminée! J'en profite aussi pour prendre le temps de faire un c majuscule avec sa cédille!
Demain il va falloir poncer, ensuite terminer les extrémités avant la peinture.
J'envisage d'acheter un petit compresseur, quitte à le revendre en fin de chantier. J'ai trouvé un pistolet à gravité pas trop cher avec un godet en plastique mais pas en métal. Tout ce qui faut pour bien peindre. Ce type de pistolet permet de ne pas gaspiller de peinture et on peut le nettoyer plus facilement que le modèle qui aspire.

J'ai pu récupérer 12 jour de congés d'ancienneté que ma boîte avait oublié de compter depuis 2008 sur ma fiche de paye.
On dirait que j'ai tiré une carte "chance" au Grand Monopoly de la vie. A ce petit jeu, je préfère ne voir que le bon côté des choses et oublier les claques qui se perdraient.
Comme c'est le premier jour, j'ai commencé par compléter  mes achats de produits. Comme je suis presque à mi chantier, j'ai fait l'appoint de  mon stock pour avoir l'équivalent de ce que j'ai consommé jusqu'à maintenant.
Seul les 22kg d'époxy ne seront disponibles que dans une ou deux semaines. Ce n'est pas trop grave, puisque je viens seulement d'entamer mon troisième bidon.

Il est minuit et je viens de terminer le deuxième côté de la troisième poutre.
Plus qu'une! Bonne nuit!

Cette poutre de par sa forme pose énormément de problèmes. A sec le tissu semble épouser la forme de la pièce, mais il faut se méfier. Avec l'époxy, souvent le comportement change, et le tissu n'est plus du tout obéissant.
Le tissu a un maillage assez lâche, ce qui lui permet d'être plié dans deux sens à la fois, mais il ne faut pas trop lui demander quand même.
Je vais juste essayer de faire quelque chose de propre.

La deuxième poutre est faite.

J'envisage d'ajouter un pli de 10mm, sur la poutre du mât.

Quelques explications sur les techniques utilisées.
A partir de la deuxième poutre, j'ai fractionné le tissu. Plutôt que de couper des grandes laizes de plus de 4 m, j'ai mis 4 bouts de 1m et un dernier de 50cm environ. c'est plus facile à poser, surtout sans salir le tissu. La manipulation de grande bande est toujours très délicate. Il faut juste prévoir un recouvrement.
Le tissu est retenu par un scotch sur un côté sur toute la longueur. Je commence l'époxy de ce côté et je pousse vers l'autre bord.

Après la première couche d'époxy, je passe une deuxième couche additionnée de mixfill. J'étends le mélange directement avec le rouleau. Cela permet d'avoir une couche à peu près uniforme mais avec des trous.
Les trous sont supprimés en passant un couteau à mastic sur toute la surface en faisant attention aux raccords. C'est le travail qui prend le plus de temps. J'aurai pu utiliser le tissu d'arrachage, mais la forme de la pièce rend son emploi difficile.

Après 24 heures on peut commencer à enlever les gros défauts avec le ciseau, le rabot ou le racloir. Je travail l'époxy comme le bois. L'avantage, c'est qu'il y a des copeaux au lieu de la poussière.

Mais la poussière arrive pour les finitions. Pour les arrondis, j'ai des pièces en forme.
J'ai un très gros papier de verre pour dégrossir, la finition se faisant au 80. Ce sont les disques qui ont été utilisées sur la ponceuse. C'est mieux que le papier qui fait des plis et qui se déchire.

Ce soir mon chat est arrivé en tenant quelque chose dans sa gueule. D'habitude à cette heure là, c'est une souris, un rat ou même un oiseau. Généralement j'essaye vite de fermer la porte pour l'empêcher de renter, mais là je n'ai pas eu le temps.
Dès que j'ai compris ce que c'était et que c'était vivant, je le lui ai arraché pour aller le déposer le soir dans la cour d'un voisin, pour qu'il ait plus de chance de rester en vie.
C'est la chenille du Sphinx à tête de mort (merci internet !) reconnaissable à ses rayures en v bleues. Il fait bien 10cm de long pour la grosseur d'un pouce.

Mon chat est un très bon chasseur, et je ne suis pas toujours là pour sauver quelques victimes.

Je m'entêtais à chercher des petits rouleaux à poils court pour étendre l'époxy. Les poils long laissent beaucoup de marques et de poils sur la pièce.
J'ai donc pris mes ciseaux et raccourcis les poils de mes rouleaux "patte de lapin"..
Idée lumineuse qui m'a pris deux ans à venir. Comme quoi il ne faut pas désespérer.

C'est fait.
Voici la troisième face. C'est la plus large mais aussi la plus facile.

Aujourd'hui j'ai eu la visite d'un amoureux des catas Wharram, Pour moi c'est un évènement, car c'est la première fois que j'en parle de vive voix avec quelqu'un. Il s'appelle Frédéric et depuis qu'il avait  découvert ce site, voulait me rencontrer.
C'est chose faite maintenant. Je lui ai présenté le projet ainsi que l'atelier. Il reste à voir la coque. C'est pour bientôt, puisque je dois installer les hublots avant la saison des pluies.

C'est fait, un peu de patience.

 La deuxième face qui est aussi celle du dessous, comporte un certain nombre de trous qui ne facilitent pas la stratification.
Il faut maintenant enlever le tissu en trop et poncer le tout. Encore de la poussière en perspective.

Je suis désolé pour l'inquiétude que j'ai pu causer aux uns et aux autres. Je ne me suis pas rendu compte, pris par mes activités, que cet arrêt troublait par son caractère  brutal et sa longueur. Merci beaucoup, je suis très touché. Pour me faire pardonner, je vous montrerai quelques photos des endroits où je suis allé.

La vraie reprise est là! J'ai décidé comme plusieurs autres constructeurs de stratifier complètement les poutres. Même si dans mon cas, le bateau ne sera pas démonté très souvent pour le transport. Normalement il ne sera démonté qu'une seule fois après un premier montage, pour être à nouveau assemblé définitivement.
Les poutres étant des pièces très exposées, les chocs et heurts sont très fréquents. Sans protection, le bois est atteint et l'eau s'y infiltre. Dès lors la pourriture guette. L'architecte conseillait de traiter que la face avant. Mais il faut avouer que le gain de poids

d'au moins 1,8 à 2kg par poutre n'est pas négligeable. Cela fera autant de bière en moins à boire.
Je suis toujours en recherche de la meilleure méthode pour fixer le tissu de verre. Le bord est scotché pour empêcher de glisser. Au milieu j'ai essayé cette fois-ci les agrafes. Il y a deux angles rentrants et deux angles saillants, ce qui rend la tâche encore plus difficile.
Je vais commencer par le fond de la gorge et faire les deux angles rentrants. Ensuite je remonterais sur les flancs et passant le rouleau vers le, ce qui aura pour effet de bien former l'angle.

Il ne me restera plus alors qu'à faire le dessus, ce qui ne posera pas de difficulté, étant donné que c'est plat. Il faut surtout faire attention pour le pas compromettre le travail déjà effectué.
Voici la poutre après environ 5 heures de travail, 2 pour la mise en place du tissu et 3 pour l'époxy. Cela fait beaucoup, mais comme il y a 3 poutre à faire, mieux vaux prendre son temps pour le premier et surtout ne pas rater son coup. On peut diffilement recommencer, à moins de tout arracher.
L'arrondi des angles rentrants sont d'environ 20mm, et celui des angles saillant 12mm. Les 3 angles seront recouverts par 2 couches de tissus, pour être sûr d'avoir au moins une couche après ponçage. On a vite fait avec la ponceuse d'arriver au bois, c'est à dire d'enlever totalement le tissu, même quand on fait très attention.
Là, tout à l'air d'avoir bien marcher. Il ne reste plus que les deux autres faces pour celui là.