Aujourd'hui j'ai changé d'atelier. Je me suis installé à l'ombre des palmiers multipliants pour couper les tubes de la remorque.
J'ai toujours rêvé de travailler en plein air, mais sous nos latitudes avec les intempéries ce n'est pas possible pour toute la durée de la construction.
J'ai remarqué beaucoup de défauts lors de la peinture de la coque. C'était trop tard pour rattraper. Pourtant le chantier est bien éclairé. A la lumière naturelle, j'aurai détecté les défauts dès le début.
Assez pleuré, il faut se mettre au travail malgré la chaleur.
Une petite surprise à la coupe du timon, ce n'est pas un tube galvanisé et il ne fait pas 3mm d'épaisseur. Néanmoins, je coupe un premier tube à 2,30 m. Après un essai, il s'avère trop court. J'en coupe deux autres à 2,50, et c'est là que je me rends compte, qu'il va être difficile de souder tout cela convenablement.
Je change donc de plan et décide de passer au plan B. J'abandonne la rallonge du timon, pour passer au remplacement. Je pense que ce sera plus solide, et surtout plus facile à faire. Pour la rallonge, l'idée seule était simple, mais la réalisation était complexe. Tout est donc reporté à la semaine prochaine.

Pour travailler à l'extérieur, j'ai dû abandonner le bleu de travail. Mise à part le short, à cause la la voisine, il faut surtout garder la sécurité, les lunettes et les gants.
En attendant le week-end prochain, je vais me remettre à la planche à dessin pour mieux préparer le travail.
J'avais décidé d'improviser sur le tas, ne sachant pas trop par quel bout prendre cette remorque, malgré toutes mes réflexions. Les erreurs d'aujourd'hui ont eu pour effet de clarifier la situation.
Avec quelques croquis, cela devrait mieux se passer.

L'heure est venue de s'occuper de la remorque. C'est le dernier élément qui doit permettre de transporter les différents éléments du catamaran.
L'essentiel du châssis est constitué de tube de 50X100 mm galvanisé de 3mm, sauf le timon qui est composé de deux pièces de 40X80.
Pour simplifier, tous les ajouts seront en 40X80.
Je vais d'abord enlever tout ce qui est inutile et qui alourdit la remorque.
Ensuite je vais couper et rallonger le timon de 2,50m et l'arrière de 80cm. L'ensemble fera ainsi un peu plus de de 6,50m. Il y aura environ 2m de coque qui resteront dans le vide. Dès que les modification seront faites, je ferai le parcours avec la remorque à vide, sans doute un samedi ou un dimanche matin pour valider le travail. Au besoin, je matérialiserai la coque par un bout de bois dépassant de 2m, de la remorque. Après cela, il faudra y aller.
Il faut encore un plancher pour que les chariots puissent rouler sur la remorque.
Un calage de la coque devant et derrière complètera l'ensemble.
Deux pneus au moins doivent être remplacés. Il ne sont pas usés, mais la gomme est craquelée. Seule la roue de secours est encore en bon état.
Il faut refaire un garde-boue pour la roue gauche et une peinture complète de l'ensemble après une couche d'antirouille.
Les feux seront installés sur un panneau mobile qui sera accroché à l'arrière de la coque. Penser à rallonger les câbles!

Voici le chariot avant en place. Il est censé empêcher l'avant de la coque de toucher le sol, et la coque de basculer sur le coté avec ses 1,40m de large.
Cela peut paraître un luxe de précaution, mais en matière de sécurité, je préfère faire un peu trop que pas assez.
La coque sera retenue dans la descente par des cordages et des palans. D'ailleurs je viens de passer commande des poulies qui seront utilisées sur le bateau par la suite.

Détail de la fixation du chariot sur la coque. L'eau chaude ayant déjà été inventée, j'ai utilisé la solution Wharram avec ici une tresse de 4mm.
Cela doit aussi me permettre de valider ce genre d'assemblage. Même si je suis convaincu que ça marche, j'en aurai  ici la preuve.

Autre solution Wharram, la poutre. Celle là est réduite à sa plus simple expression, mais doit servir à retenir le chariot avant, en position.

Le terrain : il s'agit d'effectuer le parcours depuis l'atelier jusqu'à une quinzaine de mettre plus loin à environ 3m plus bas. La descente sera freinée par des cordages attachées aux poteaux de la clôture.
Grâce à la pente il suffira de laisser descendre l'ensemble tout doucement.
Arrivée en bas il y a un petit muret à sauter et à glisser sur une remorque et en route...
Autre paramètre, il s'agit d'une coque de 8m de long sur 1,20m de large et 1,60 m de haut, pour un poids compris entre 350 et 400kg.
Je ne peux pas mettre la coque directement sur la remorque depuis le garage, parce qu'il n'y a pas assez de hauteur sous le toit pour soulever la coque. On attend 6 à 8 joueurs, sitôt que j'aurais terminé la remorque.

Collage du chariot arrière. Il doit permettre de stabiliser la coque lors de son déplacement. J'ai vu  cette réalisation utilisée pour la mise à l'eau d'un Tiki 26 en Bretagne. L'idée me paraît bonne, aussi je l'ai adoptée. Elle n'est pas bien large mais doit aussi aider à la stabilité latérale.

Le chariot milieu collé avec ses joints congés. Il est en CP 15mm de récupération. Après découpe des pièces, j'ai eu une désagréable surprise, le premier pli, de chaque côté, se détachait. J'ai enlevé les deux couches, et comme ce qui restait me semblait solide, j'ai continué la construction. Pour le bateau même je ne l'aurai jamais fait, mais vu l'utilisation du chariot, c'était possible. Par ailleurs, j'ai soigné les joints congés.

Après collage le petit chariot en place. Les presses servent à maintenir le chariot en place sur la coque. Il manque encore des rondelles pour limiter les frottements et des goupilles pour sécuriser les roues.
Après un test sur la coque en situation, les roues supportent le poids. Mais comme il y a un dénivellé de 2,50 m pour sortir de l'atelier et arriver jusqu'à la remorque, je pense que je vais faire un autre chariot qui sera pour l'avant. Ce nouveau chariot sera surtout un peu plus large pour empêcher que la coque bascule lors de la descente. Ce n'est pas le poids qui pose problème, mais plutôt les dimensions.

Le chariot milieu, colle assez bien à la coque. Avec les attaches ça devrait aller encore mieux. Les roues ne s'écrasent pas trop sous le poids.
Je n'ai pas encore coupé l'axe. Comme c'est un tube de 20 mm de diamètre mais seulement 1,5mm d'épaisseur. J'ai prévu un renfort pour soutenir l'axe aux deux bouts. Sur un terrain plat ce ne serait pas nécessaire, mais avec ma descente et les trous dans la pelouse, mieux vaut assurer. De toute façon je ne fait qu'un exemplaire de chaque chariot pour les deux coques. On déplace une coque à la fois.

Les travaux sont un peu au ralenti mais continuent quand même. Il reste encore deux constructions, les chariots et la remorque. Là aussi cela ne va pas très vite puisqu'il n'y a pas de plan. C'est très empirique, et il faut y aller par tâtonnements. Les chariots doivent permettre de déplacer la coque de près de 400 kg.
Pour les roues j'ai pris ce que j'ai trouvé sur place qui ressemble de loin aux vrais roues de mise à l'eau. Mais la qualité n'y est pas. Je les ai laissé environ un mois au soleil, et le rouge a commencé à pâlir !
Je ne pouvais quand même pas commander deux roues spécialement pour ça, vu leur utilisation.

Je n'ai pas pu résister à l'envie de faire une charnière rouge. Je trouve que c'est bien mieux que le blanc. Je n'ai pas coupé le bout en trop, au cas ou il faudrait tout enlever. En tous cas ça tranche bien avec le blanc.
Bientôt il y aura la peinture anti dérapante qui est beige.